(HRP : je viens vous poster ce texte qu' on m'a envoyé pour vous éclairer sur le passé d'une jeune recrue .)
Quelque part dans une auberge de Hurlevent, par une chaude nuit d'été, sous un ciel sans nuage, un paladin pénètre avec nonchalance dans une auberge du quartier des mages...
Il avait laissé ses lourdes pièces d'armure pour adopter une tenue plus légère; sous la forme d'une veste d'apparat, d'un pantalon de soie et d'une paire de bottes de cuir.
Semblant être un habitué des lieux, il se dirige tout naturellement vers le comptoir, l'aubergiste, une femme d'à peu près 40 ans bien conservées lui adresse alors la parole.
-"Bonsoir sir Klädh, vous êtes venu pour la nouvelle?"
Le paladin pressa le pas et mis ses mains sur le comptoir en s'approchant de l'oreille de la tenancière. Il avait l'air troublé.
-"Voyons ne dites point cela à voix haute, matriarche! Après tout nous..."
Il cessa de murmurer et observa de droite et de gauche, certaine têtes s'était tournées pour l'observer, un homme d'apparence si noble étant peu commun ici.
Il recula légèrement la tête et pris une pose faussement décontractée en clamant.
-"Tout à fait!! Votre nouvelle bière si fraiche! Directement importé des froids paysages de Kharanos n'est-ce pas? J'offre une tournée général!!"
Une certaine clameur envahie alors la salle, et même quelques vivas et certains applaudissements. Profitant de la liesse, le paladin se tourna à nouveau vers la femme pour lui chuchoter.
-"Ah... Vous l'avez fait exprès n'est-ce pas? Vous ne trouvez pas que je paie assez cher?"
La concernée était réellement sereine, elle nettoyait des verres avec indifférence et répondit tout simplement au paladin.
-"Sir, voyons, ne dites point cela alors que vous me faites presque toujours rédiger la note de frais au nom du temple."
Le paladin eut l'air un peu plus gêné, mais un sourire léger s'était quand même dessiné sur ses lèvres; il se gratta la joue gauche et dit:
-"Allons madame, faites de même aujourd'hui, j'arrangerais cela, j'ai un ami calligraphe de toute façon... Alors? Quel étage?"
La matriarche sourit alors et posa ses yeux sur le visage du paladin; il était à point! Rouge, le regard brillant, impatient donc. Elle lui dit donc avec un ton doux mais entendu:
-"Elle se trouve au premier étage, sir Klädh, dernière porte à gauche... Et vous avez de la chance, elle ne travail qu'au pourboire à ce qu'il parait."
Les doigts de l'homme pianotèrent avec impatience sur le comptoir, il affichait un sourire plus que béat.
-"Parfait, parfait! J'y vais de ce pas."
Il escalada quatre à quatre les marches de l'escalier; comme l'homme pouvait être faible parfois... Mais il a aussi parfois un bon fond... C'est ce que pensait la tenancière, depuis longtemps maintenant, elle savait qu'une femme, si elle voulait s'imposer dans ce monde d'homme, ne devait pas les mener par le bout du nez, mais bel et bien par le-
*KLASH*
Un bruit de verre brisé se fit entendre tout prêt d'une table, la matriarche ouvrit les yeux en grand et pointa immédiatement du doigt le seul nain ne tenant pas de chope.
-"Faites un peu attention!! Je le rajoute sur votre ardoise Büdrolf! C'est la dernière fois que mon employé nettoie le sol pour vous!!"
Elle avait crié, imposant le silence quelques secondes... Le nain se fit tout petit dans sa chaise et grommela quelque chose qui ressemblait vaguement à des excuses... Puis la rumeurs ambiante repris son cour, tandis qu'une charmante naine venait passer la serpillière.
Mais revenons-en à notre paladin...
Celui ici se tenait devant la porte précédemment indiquée avec le traque d'un artiste qui va bientôt monter sur scène. Il se racla la gorge, redressa les épaules, frappa trois coup à la porte et entra.
-"Bien le bonsoir charmante..."
Une belle créature à la peau bleutée, aux jambes interminables et à la cambrure parfaite se tenait assise sur le lit, entrain de lire un livre. Elle leva les yeux vers le nouvel arrivant, dévoilant un visage angélique et des yeux brillant et profond. Ses cornes recourbée en arrière affinaient son visage et ne la rendait que plus craquante...
"Draeneï..."
Acheva finalement de dire le noble défenseur de la vertu.
Son visage était comme anesthésié à présent, la beauté lunaire qu'il avait devant les yeux lui donnait plus d'ivresse que le meilleur vin que l'on puisse trouver à la table du roi, et sa mâchoire pendait mollement.
La jeune demoiselle posa son livre et se leva doucement en avançant vers le paladin avec cette démarche déhanchée si propre aux femmes de son espèce.
-"Bonsoir noble seigneur... Vous êtes donc mon hôte pour cette nuit..."
Elle avait un fort accent draenique, et c'était voulu, car un tel accent faisait fondre les hommes humains, allez savoir pourquoi...
Elle s'approcha de lui et fit courir un doigt sur son torse, en le regardant dans les yeux.
-"Vous êtes si musclé... Je vous trouve très... Viril. C'est comme cela que l'on dit dans votre langue?"
Elle avait le sourire d'une louve qui vient de trouver un agneau égaré, le paladin ne semblait plus y tenir. Il attrapa la demoiselle par les épaules et l'observa avec l'attention d'un chien errant qui observe un jambon. La daeneï avait un air surpris, ses lèvres formant un "o" de surprise silencieux, cela la rendait si mignonne. Et si son hôte n'avait pas été homme de "vertu", il aurait surement arraché les vêtements de la demoiselle.
-"V-v-v-vous... Par la lumière! Vous êtes la créature la plus charmante de tout Azeroth! De tout draenor aussi!"
Il observait toujours la jeune draeneï, elle portait une nuisette transparente sous laquelle l'on pouvait clairement voir une fine lingerie de soie et de dentelle.
Il fit quelque pas en avant, tenant toujours les épaules de la jeune femme, l'amenant vers le lit juste derrière elle.
Celle-ci pris alors un air très timide, avec une petite goute de larme au coin de l'œil, elle se blottit contre la poitrine du paladin et murmura toujours avec cet accent si séduisant à l'oreille humaine.
-"Mon Seigneur paladin, soyez doux avec moi, s'il vous plait... Je ne veux pas que vous me fassiez du mal, je désire... Autre chose..."
La tête de Klädh lui tournait, ses pulsions était si forte qu'elles lui donnaient le vertige... Et il savait que pour ne pas commettre d'acte regrettable, il devait d'abord se calmer un peu... Il avait conscience que cette jeune draeneï jouait un jeu pour le séduire et le "pousser à la consommation", et après tout c'était de bonne guerre... Mais elle le faisait si bien qu'il ne pouvait que se laisser prendre dans cette charmante illusion.
-"Voyons ma charmante jeune demoiselle... Loin de moi cette idée!"
Il lâcha la draeneï, recula et s'assit sur ce qui lui sembla être un siège en bois improvisé. Il sortit un bout de tissu d'une de ses poches et essuya la sueur qui abondait sur son visage écarlate.
Légèrement calmé, il engagea la discutions le temps de reprendre contenance.
-"Par la lumière! Qu'est-ce qu'une si magnifique demoiselle telle que vous fait dans un endroit pareil? Non point que ce soit pour me déplaire remarquez, mais les gens de votre race sont réputé si vertueux..."
Un imperceptible voile de déception passa sur le visage de la jeune draeneï.
Gardant toujours son air sage et ingénu, elle vint s'accroupir face au paladin, sa tête se trouvant à hauteur de son abdomen. Elle étala alors les bras sur ses cuisses et posa sa tête sur ses genoux. Puis, sans perdre son accent appuyé, elle ajouta:
-"Vous savez, mon beau paladin, mon peuple s'est toujours tourné vers la vertu et la lumière... Et cela ne nous a jamais apporté de bonnes choses.
Alors cette nuit, permettez-moi de... Déroger à la morale et... laissez-moi vous faire partager quelques... Plaisirs défendus..."
Se disant, elle défit lentement les ficelles de sa nuisette, laquelle tomba sur le sol sans un bruit. Puis elle se cambra, mettant à merveille les courbes de ses hanches en valeur...
Ne pouvant se retenir plus longtemps devant un tel spectacle, le paladin se saisit de la demoiselle et la tira vers lui, la laissant ainsi à cheval sur ses genoux...
Et c'est contre toute attente que le paladin n'arracha point les sous-vêtements de la draeneï, mais pris la parole à la place:
-"Je ne vous poserais qu'une seule question avant de vous prendre, dans la minute, sur ce tabouret de bois!
Quel est votre nom? Que je puisse le hurler lorsque je-"
*BZZZAAAAAK!!*
Le paladin eut un grand sursaut, et tomba en arrière, ses cheveux tout ébouriffés, ses vêtements carbonisés par endroits et ses yeux révulsés...
-"Je m'appelle Astryde... Et ce n'est pas un tabouret, mais un totem, il sers à canaliser mon énergie pour la transformer plus facilement et sans intervention de ma part; en magie..."
Se disant, la jeune femme se redressa et fouilla les poches de sa victime...
350 pièces d'or et 80 d'argent. Pas mal du tout, mais Astryde se dit qu'elle en valait tout de même bien plus. Son visage n'avais plus rien de timide ou d'angélique désormais; elle affiché un air déterminée et malin.
Elle entreprit alors de se rhabiller, lorsque quelqu'un fit éruption dans la chambre en ouvrant violemment la porte.
-"ASTRYDE!! Je t'ai dit cent fois de ne pas électrocuter les clients! Tu n'es pas sensé faire appel aux éléments pour ce genre de choses! Que dirait ton maitre?"
La jeune femme, humaine, qui venait de faire irruption claqua la porte derrière elle et s'avança vers la draeneï. Elle affichait, mal-grès son ton de reproche, un sourire plein de franche tendresse à l'égard de l'apprentie chamane.
"... Je venais de finir avec mon client, tu as de la chance, mais il se serait enfui sinon! Fais attention je t'en prie. Et as-tu pensée à la réputation de cet établissement? Imagine que l'on dise partout qu'il abrite une folle furieuse qui dépouille les hommes après les avoir électrocuté?"
Astryde eut un sourire presque amusé et posa une main protectrice sur la tête de l'humaine. Elle pencha la tête pour la regarder dans les yeux et lui dit:
-"Voyons, Emily, celui-là ne dira rien, il ne voudra pas que l'on pense qu'un grand paladin peut passer ses soirées dans une maison de passe. De toute façon je pars ce soir, j'ai déjà tout l'argent qu'il me faut. Et sache que je n'ai invoqué aucun puissance élémentaire: j'ai accéléré les atomes de l'air ambiant et les ai chargé d'électricité avec ma mana."
L'humaine se dégagea de la paume de main de la draeneï et lui attrapa le poignet.
Elle avait un air triste, presque nostalgique.
-"Je t'en prie, reste encore un peu... Je paierais ta chambre, tu es une sœur pour moi..."
La concernée pris un air un peu plus grave tandis qu'elle se rhabillait, elle regardait Emily comme on regarde un enfant qui vient de briser un vase.
Et en enfilant sa tunique, elle lui répondit:
-"Je sais bien pourquoi tu restes ici... Mais c'est une solution de facilité... Si tu tiens tant à moi, part à l'aventure à mes côtés. Mon voyage va me rapporter beaucoup d'or... Je le partagerais avec toi si tu viens!"
Astryde finissait de s'habiller alors qu'avec un air gêné, presque coupable, l'humaine s'entortilla les doigts en disant à demi voix:
-"Mais je n'y peux rien... C'est une malédiction que d'être... Ce que je suis... Tu ne peux pas me lancer un ultimatum comme ça. Tu ne sais pas ce que j'endure, et je ne suis pas aussi forte que toi... Je ne peux pas partir à l'aventure."
La draeneï frappa violemment du sabot sur le parquet et haussa légèrement le ton; Elle avait le regard chargé de reproches et toujours planté dans celui de son amie.
-"Lâche! La nymphomanie n'est pas une malédiction, c'est une maladie dans ta tête! Et ce n'est pas en combinant ton gagne-pain et l'activité qui te permet de soulager ton mal que tu trouveras le bonheur! Part avec moi, voyage, et tu trouveras la réponse à tes maux! Tu étais étudiante en magie avant que ta maladie ne t'empêche de poursuivre tes études, tu seras utile! Tu m'apprendras des choses!"
Emily avait l'air choqué, comme si son amie venait de la gifler en plein visage.
Elle porta ses mains à sa bouche et quelques larme se formèrent au coin de ses yeux. Sa voix tremblait.
-"Tu as... Raison, je n'ai... Je n'ai pas de volonté... Mais je, je ne suis pas prête à partir à l'aventure comme ça..."
Elle n'eut pas le temps de se répandre plus en explications, car la draeneï avait de nouveau frappée du sabot et gagnée un octave de voix supplémentaire.
-"Alors tu ne peux pas être mon amie! Je pars sur le champ! Et si tu tiens tant que cela à combler ton manque, tu n'as cas donner à ce paladin ce qu'il veut!"
Ce disant, elle désigna et enjamba le corps évanouit de Klädh et ouvrit la porte.
Puis, sans se retourner, elle ajouta:
"Je te serais toujours reconnaissante... Mais ta lâcheté me déplait... Avec tes histoires de manque que tu ne cherches qu'à combler et pas à soigner... On croirait entendre un Elfe de Sang privé de magie arcane depuis une semaine!"
*AHOUUUUUUUUUUUUUUUHOUUUUUUUUUUU!!*
Astryde sursauta, elle n'aurait jamais l'habitude de ce genre de bruit! S'était trop animal pour ne pas être inquiétant... Mais c'était la matriarche qui avait décidée d'accueillir les femmes worgennes sous son aile, du moment qu’elles faisaient leur "travail". Et au grand étonnement de la draeneï, elles avaient eu un succès inattendu...
N'y pensant plus, elle claqua la porte derrière elle et descendit lentement les escaliers. Elle ne travaillait ici que depuis un mois, mais elle s'était déjà bien imprégnée de l'ambiance et connaissait toute les "employées". Bien-sûr, elle s'était toujours arrangée pour ne pas avoir à passer à l'acte... Elle n'était pas du genre à monnayer ses charmes. Mais elle s'était auto convaincue que c'était là un moyen sur et rapide de gagner de l'argent.
Arrivée en bas, elle se dirigea vers le comptoir, évitant de justesse de percuter un nain en compagnie d'une "employée" naine qui se précipitait vers l'étage.
Elle pensa tout de suite que la matriarche y était pour quelque chose, elle avait toujours le chic pour créer des couples chrononox, c'est à dire "ne durant qu'une nuit"...
Elle se présenta devant elle et posa une bourse sur la table.
-"Je me plie au règlement, voilà dix pour cent de ce que j'ai gagné. Je vous remercie de m'avoir engagée pour si peu de temps, puisses vos affaires être toujours florissantes. Je m'en vais dés ce soir."
La tenancière ne toucha pas tout de suite à la bourse d'or posée sur la table.
Elle observait la demoiselle dans les yeux, comme pour scruter son âme; puis elle pris la parole sur le ton banal d'une conversation.
-"C'est gentil de ta part, mais tu n'étais pas obligée... J'espère juste que nos clients ne viendrons pas se plaindre de tes mauvais traitements."
Astryde s'empourpra, et ce n'était pas, cette fois ci, pour attendrir un quelconque client. Elle avait un peu honte et était un peu en colère à la fois.
-"C-c-c-... Comment savez-vous? Je suis, je suis-je... Désolée!"
La matriarche rit discrètement et afficha un sourire maternel.
-"Allons allons... Ce n'est pas grave, je saurais m'en arranger, sinon je t'aurais dit de cesser bien avant."
La sagesse et l'omniscience de cette dame avaient toujours impressionnées Astryde, et cela faisait partie intégrante de son "métier". Du moins le semblait-il.
"Mais dis-moi ma fille, as-tu prévenu ta meilleurs amie? Emily. Elle doit être triste de te voir partir... Non?"
Disant cela, elle souriait de manière complice. Était-elle au courant de cela aussi? Comment? Du moins, ses sous-entendus étaient bizarres.
-"Elle... N'a pas voulu partir avec moi... Elle ne devait donc pas m'aimer autant qu'elle le prétendait."
La matriarche prit un verre et entreprit de le laver, elle écoutait toujours la draeneï, mais elle avait l'air distante, comme si elle savait déjà ce qu'il en était.
D'ailleurs elle ajouta:
-"Elle n'est pas aussi forte que toi tu sais? Elle a besoin que tu la soutienne."
Astryde baissa la tête... La matriarche avait la mauvaise manie d'avoir toujours raison. Et lorsqu'elle entreprit de tourner les sabots pour sortir d'ici, elle se fit interpeller par quelqu'un en bas de l'escalier.
-"Astryde! Je viens avec toi! J'ai juste pris le temps de préparer mon sac!"
Emily était là, avec un sac à dos de voyage sur les épaules, elle avait mis des vêtements de marche, elle semblait déterminée. Elle regarda son amie dans les yeux, d'un air implorant.
La draeneï fit mine de réfléchir quelques seconde et acquiesça.
-"Je suis ravie que tu te te décide à combattre ton mal. Tu es courageuse... Mon amie!"
La matriarche leva alors les yeux et pris un air faussement embarrassé.
-"Par la lumière... Je perds ce soir mes deux meilleures employées! C'est une soirée bien triste!"
Mais terminant sa phrase, elle avait un sourire maternel et entendu à l'égard des deux femmes. Elle prit la bourse sur le comptoir et la lança à Emily.
"Tiens, tu en aura surement besoin, Astryde refusera de payer tes propre frais, j'en suis sure!"
Celle en question tiqua. Elle croisa les bras sur sa poitrine et détourna le regard d'un air vexé.
-"Pfff. Je ne suis pas un monstre!"
Emily quant à elle, était émue. Elle remercia vivement la matriarche et c'est en "au-revoir" émouvants que les deux amie partirent à l'aventure...
En premier lieu, l'apprentie chamane emmena son amie voir son maitre, car cela faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas rendu visite. Et les formalités morales serait donc ainsi vite résolues.
C'était la première fois qu'Emily mettait les pieds à l'Exodar, elle était très impressionnée... Et même si c'était malheureux de le dire, elle ne connaissait que les membres des races qu'elle avait eut pour client, et les draeneï étaient les seul à n'en pas faire partie.
-"C'est si grand... Si lumineux! Alors que nous sommes sous terre!"
Astryde leva les yeux au ciel tandis qu'elle entrainait son amie vers son maitre.
-"Cela devient très vite monotone, crois-moi... Marches plus vite!"
Emily dû se mettre à courir pour s'aligner sur le pas pressé de la draeneï.
-"Je n'ai pas tes grandes jambe, soit plus sympa, je t'en prie!"
La concernée ralentit alors quelques peux, de toute façon, elles étaient arrivées et son maitre avançait déjà vers elles pour les saluer.
-"Arkhenon pörh! Gaër akh lasht atraphol zi Keshogal?"
Astryde leva de nouveau les yeux au ciel dans un geste d'exaspération.
-"Maitre, parlez le commun je vous prie! Il serait malpolis de ne pas se faire entendre de mon amie ici présente..."
Elle désigna Emily d'un vague geste de la main.
Le maitre chaman lui jeta un regard pénétrant, il lui semblait qu'il lisait en elle, elle eut un léger geste de recul. Elle ne ressentait aucune magie émaner de lui, mais une certaine puissance tout de même; tout le contraire d'Astryde.
Il prit alors la parole, d'une voix roque et profonde, avec un fort accents, et celui ci n'était pas imité ni forcé.
-"Astryde... Ton amie qui t'accompagne. Ou est-ce que tou l'a rrencontrrée...?
Elle semble êtrre souffrrante, son esprrit... Impurre..."
L'apprentie chamane ne tentât même pas, à la grande surprise de son amie, de cacher quoi que ce soit à son maitre: elle savait surement que c'était inutile. Après lui avoir tout raconté, elle attendit sa réaction avec impatience.
-"Tu as aprris que les hommes ont des points faibles et tu les entrraine dans leur prroprres ténèbrres pour les abuser... De plus tou déclenche les éléments avec ta prropre énergie, au lieu d'invoquer celle des éléments eux même... Ton éducation, elle va de trravers mon enfant... Tou n'est pas oune mage... Tou es chamane...
Lorrsque tu reviendrras dé ta quête, une purification, tou devrras recevoirr...
Et oune sévèrre rééducation. Vas, je ne ferais rien de toi dans ces cirrconstances... Qué les éléments té soient favorrables..."
Astryde avait les yeux grand écarquillés, elle était sous le choc.
Comme si son maitre venait de la renier... Elle frappa le sol de son sabot et s'exclama, la voix pleine de colère.
-"AI-JE EUT UN JOUR LE CHOIX?!"
Emily était cachée derrière son amie, elle n'avait pas osé se montrer...
"Partons... Après ce voyage, je m'arrangerais bien de la suite, je ne suis plus une enfant qui pleure lorsqu'on la réprimande."
Les deux amies partirent alors sur les routes, à cheval, car le griffon était bien trop cher. Le chemin était long, elles devaient se rendre dans les hautes terres d'arathi...
Puis un jour, alors que le crépuscule tombait, un évènement se produisit.
Emily sembla soudain très fiévreuse, elle ne tenait pas en place sur sa monture et décida de se mettre en amazone, ce qui eut l'air de mieux lui convenir, à défaut de la remettre à l'aise... La draeneï lui parla d'un ton inquiet.
-"Que t'arrive-t-il? Es-tu déjà tourmentée par tes lunatismes?"
Astryde arrêta sa monture et en descendit pour stopper celle de son amie, cette dernière était rouge écarlate et semblait respirer avec mal.
-"Non... Pas avant une semaine normalement... C'est juste que j'ai... Que mes désirs me travailles... Tu sais bien..."
La draeneï écarquilla les yeux et se pinça les lèvres. La maladie de son amie était perverse, dans de multiples sens du terme. Mais c'était bel et bien la un mal, et non pas un trait de caractère...
Elle fit descendre son amie de cheval et la pris dans ses bras, tout en la laissant reposer sur l'herbe fraiche en bordure de route.
-"Calme toi mon amie... Penses à autre chose. Pense à tes parents... Éloigne ton esprit de tes mauvaises pensées!"
Emily plissa les paupières, elle respirait avec un peu plus de régularité, ses yeux étaient brillants.
-»Garde-moi dans tes bras... S'il te plait, apaise-moi. Tu le peux, je le sais."
Les arcades sourcilières d'Astryde se soulevèrent comme jamais auparavant, elle avait l'air intriguée, choquée, gênée et intriguée en même temps... Elle pris la parole d'un ton un peu maladroit, ce qui ne lui ressemblait pas.
-"Heu... Je... Je ne suis pas sure de pouvoir faire une chose pareille... Tu comprends, nous sommes amies et j'ai peur de salir notre amitié en faisant... Que nous pourrions regretter ensuite..."
Son amie souffrante serra le poing si fort qu'elle s'en fit saigner la pomme de la main... Elle serra aussi les dents. Puis elle frappa légèrement le front de la draeneï en ricanant légèrement et nerveusement.
-"Idiote... Je parlais d'utiliser tes pouvoirs... C'est pas le moment de plaisanter..."
Astryde se ressaisit légèrement, son amie avait besoin d'aide... Mais seule sa propre volonté pourrait la soigner... Que faire pour lui donner confiance? Elle réfléchit et trouva soudain une idée, cela pourrait marcher.
Elle lâcha son amie et ses mains se mirent à briller d'une lumière bleutée, elle passa ses paumes sur le ventre et le front de l'humaine et fit disparaitre la lumière après quelques minutes d'aplication...
-"Est ce que cela va mieux mon amie? Mon sort a il été efficace?"
Emily se redressa, et secoua légèrement la tête avant de passer une main dans ses cheveux.
-"Merci Astryde... Je me sens bien mieux... Je n'y pense plus. Et je n'ai plus si chaud."
La chamane sourit largement et observa son amie d'un air presque hautain.
-"Idiote toi-même... Je n'ai fait que refroidir mes mains par magie et te les passer sur le corps... Un linge humide aurait eu le même effet... Tu es la seule à détenir la clef de ta guérison."
L'humaine parut interloquée, une petite larme se dessina sous son œil gauche et elle se jeta dans les bras de la draeneï et la serra très fort contre elle.
Celle-ci parut d'abord très surprise et posa finalement ses bras sur les épaules de son amie.
-"Tu ne me serres pas dans tes bras avec des arrières pensées j'espère?"
Dit-elle avec un sourire amusé.
-"Tu es stupide... Je t'aime comme ma propre sœur..."
Le duo atypique reprit alors la route vers les hautes terres d'arathi, elles discutaient de tout et de rien; mais surtout des études d'Emily.
-"Et que feras tu lorsque nous rentrerons à la capital?"
L'humaine réfléchit quelques secondes.
-"Je reprendrais mes études! Et tu devrais en faire autant. Même si tu n'as pas spécialement eut le choix de ta vocation..."
La draeneï baissa la tête et la secoua de dépit.
-"Tu as raison, depuis la mort de mes parents, je n'ai plus vu la lumière comme les autres de ma race... Alors je me suis tourné vers le chamanisme, pour vivre avec les esprits... Mais je déteste emprunter la force des éléments... Je veux être indépendant... Je veux créer mon propre feu, pas demander celui d'un quelconque seigneur élémentaire! Et je peux, je sais le faire! Même si ce chemin est plus ardu par cent ou mille fois! Je refuse de dépendre de forces qui me dépassent!"
Son amie comprenait bien ces sentiments, entant qu'ex-apprentie mage et que futur ex ex-apprentie mage.
-"Tu as raté une carrière de magicienne alors."
Dit-elle sur le ton de la plaisanterie.
-"Bah, je n'aime ni leur magie tordues, ni leurs airs coincés ni leur mentalité..."
Le temps passa, et les deux amie arrivèrent bientôt à destination, c'est la chamane qui fit signe de descendre de monture à l'humaine.
-"C'est ici. Un fabuleux trésor est enfouie la, gardé par des élémentaires... Entant que chamane, je peux les convoquer... Ensuite, je pourrais leur demander de nous laisser creuser!"
La chamane serra le poing, elle avait le regard déterminé, elle souriait.
Emily avait l'air angoissée, elle avait confiance, mais redoutait tout de même le rituel.
-"Tu es sure que c'est sans danger?"
La chamane canalisait déjà sa mana pour invoquer les sommités élémentaires locales.
Ses mains était luisantes d'éclairs et le sol tremblait.
-"Forces élémentaires! Répondez à mon appel! Apparaissez et entendez ma demande! Cessez de garder-"
Un cri d'effroi se fit alors entendre.
-"ASTRYDE!! La horde!"
La chamane fit cesser son invocation, de surprise.
Elle se retourna et eut un frisson glacé, les pourritures de la horde... Bon sang, pas eux! Pensa-t-elle.
Des orcs, ils avaient l'air agressif, surement en expédition punitive, pauvres créatures stupides noyant leur débilité dans la violence.
Elle redirigea alors toute la puissance accumulée dans sa précédente incantation vers une nouvelle.
-"Emily, viens derrière moi!
ÉLÉMENTAIRES DE FEU RÉSIDENTS ICI! DÉCLENCHEZ VOTRE COLÈRE SUR CES ORCS TENTANT DE PROFANER VOTRE TERRITOIRE ET DE PILLER VOTRE TRESOR!! QUE LA BRULURE DE LA VENGEANCE LES EMPORTE!!"
La troupe punitive de la horde fut alors enveloppée et carboniser dans un flot de flammes.
La prit alors son amie par la main et se tourna vers elle, elle était toute tremblante, elle semblait à bout de nerfs et de forces.
-"Emily, ma chérie... Nous devons aller jusqu'au bout! On serait riche! On pourrait vivre toute notre vie loin de tout ce tumulte! Là ou même la horde ne pourra pas nous ennuyées!"
Elle n'eut jamais l'occasion de terminer son discours. Car la jeune humaine lui tomba dans les bras.
-"J'ai chaud Astryde... Soigne-moi... J'ai mal..."
La draeneï était interloquée, elle secoua son amie.
-"Ce n'est pas le moment d'avoir une crise de-"
*BROOOOOOOOOOOOOOHHH...*
Le sol se mit à trembler, et une main enflammée se forma sur le corps d'Emily, l'empoignant et la soulevant dans les airs.
-"ASTRYDE!! J'ai mal! Aide moi je t'en prie!"
La chamane recula d'un bond et canalisa son mana pour geler l'air autour de ses mains. Prête à lancer un Orion de givre, elle scruta son amie, l'angoisse se lisait sur ses traits... Elle tentait de distinguer la personne responsable de ceci.
Lorsqu'une voix se fit soudain entendre: vibrante et grave, raisonnant dans le corps des deux amies.
-"CHAMANE ASTRYDE... TU AS ABUSÉE DE FORCES QUI TE DÉPASSENT!! TU AS TROMPÉE LES ÉLÉMENTS DE FEU QUI VIVAIT ICI! TU LES A DUPES POUR VAINCRES TES PROPRES ENNEMIS!! NOUS RÉCLAMONS UN SACRIFICE!!"
Le seigneur du feu se dessina alors dans les airs: puissant et imposant élémentaire supérieur.
La draeneï frappa le sol de son sabot et celui-ci se fissura un rayon de plus d'un mètre.
Elle ne voulait pas laisser sa haine la consumer, elle n'était pas une faible... Du moins le croyait-elle...
-"Je suis désolé Grand seigneur de feu! Je prendrais punition comme vous l'entendrez! Mais laissez cette femme, elle est innocente!"
L'élémentaire pris un air offusqué, les flammes de son corps léchant le tour de ses yeux, puis il désigna Astryde de sa main libre.
-"Tu n'as aucune autorité pour décider du tribut que je demande, chamane! Le feu est indomptable et imprévisible, ne cherche pas à le posséder!"
Les vêtements et les chairs d'Emily étaient calcinés aux endroits où les doigts de l'élémentaire s'était refermés. Astryde n'y tenait plus, son amie continuait de crier sa douleur et de supplier qu'elle lui vienne en aide.
-"SI TU OSES FAIRE SOUFFRIR MON AMIE UNE SECONDE DE PLUS, JE TE FERAIS CONNAITRE CE QUE LES ÉLÉMENTAIRES NE CONNAISSENT PAS!!"
L'Orion de givre qu'elle canalisait toujours se densifia, jusqu'à prendre des proportions inhabituelles. Sa colère nouvelle étant une source colossale de puissance.
"LA SOUFFRANCE!!!"
L'élémentaire éclata de rire, serrant toujours l'humaine dans sa main, cette dernière hurlant de la douleur du feu et nourrissant la haine de son amie.
-"HAHAHAHA!! Tu penses vraiment, pauvre petite créature, que ta pitoyable énergie me fera le moindre mal? Tu ne peux évoquer la puissance des élémentaires de l'eau en ces lieux, et même si tu le pouvais, ils ne te prêteraient pas leur force contre moi!"
Astryde était hors d'elle-même. Elle canalisa toute sa mana, une partie de son énergie vitale et utilisa même la synergie de la chaleurs dégagée par l'élémentaire... Son Orion avait réduit de taille, mais sa blancheur et son éclat était extrêmement concentrés!
-"APPRENDS!! TOI QUI PENSES TOUT SAVOIR!!! ET SOUFFRE!!"
Les éléments ne devraient pas avoir de volonté propre, ils n'ont pas besoin de gardien, ni de seigneurs... Les titans créateurs soient maudit d'avoir négligé de les éliminer!
Astryde lança son Orion de givre sur l'élémentaire, dans un hurlement de rage, et celui-ci fut pris dans une épaisse couche de glace. Emily fut lâchée et tomba à terre, la draeneï se précipita pour la soutenir.
-"Emily... Reste avec moi, je vais te soigner, tout va bien aller, nous auront notre maison, et des tonnes de servants! Des femmes de ménages! Et nous inviterons toutes les autres filles de la maison de passe... Emily!!!"
La jeune humaine était extrêmement brulée, elle respirait à peine... Elle n'avait plus de forces.
-"Je... T'aime... Ne soit pas... Triste."
Astryde tremblait de la tête aux pieds, la mana qu'elle conservait en elle pour ses sorts lui échappait, elle n'avait jamais appris à la contrôler... Emily aurait put lui apprendre.
Un cri perçant, un cri de profonde tristesse et de haine fulgurante déchira l'air, la chaman venait de le pousser, ayant constaté le décès de son amie... Des larmes abondantes coulaient sur son visage sans discontinuer... Elle n'y voyait presque plus à cause de cela.
-"Toi... Espèce d'engeance! Tu vas souffrir... Je vais t'enseigner comment... Je vais te brûler dans ma haine... Tu vas regretter... D'AVOIR UN JOUR EXISTE!!!"
Les bras d'Astryde se refermèrent comme des serres, elle serrait violemment les poings, des filets de sang coulants de ses paumes. Cela comme si elle tentait de briser un énorme rocher à mains nues.
Le bloc de glace se brisa alors en mile morceau, brisant du même coup l'élémentaire emprisonné à l'intérieur. Une voix se fit alors entendre:
-"HAHAHAHA! Tu perds ton temps pauvre folle! Même si tu as accomplis le miracle de me congeler, je suis immortel, je suis divisible! Je suis partout! Omniprésent, omnipotent! Et-"
Il n'eut pas le temps de finir. La chamane avait de nouveau brisé les milliers de morceau en million de morceau. Puis elle les compacta, les re-brisa, et ainsi de-suite. Et c'est au bout de quelques heures que la voix de l'élémentaire se fit entendre:
-»Qu’essayes-tu de faire? Libère moi à présent! J'en ai assez! C'est douloureux! Ne déclenche pas inutilement ma colère!"
La chamane leva alors les yeux pour la première fois depuis des heures.
Son visage était méconnaissable, déformé par une haine la consumant de l'intérieur.
-"Tu souffres? C'est ça? Tu souffres?! EST CE QUE TU SOUFFRE?!! REPONDS MOI!!"
Elle redoubla soudain d'efforts, se déchainant sur les morceaux de l'élémentaire emprisonné. Pendant quatre jours et quatre nuits durant.
-"A-arrête ça! Tu n'as pas le droit! Je ne veux plus que tu me brise! Arrête! Les éléments ne t’écouteront plus! Ils ne te prêteront jamais leur force! Ta carrière de chamane part en fumée! Alors arrête ça tout de suite!"
La haine de la chamane s'était mû en tristesse, et tandis qu'elle brisait indéfiniment l'élémentaire, les larmes qui coulaient abondamment sur ses joues se transformèrent en larmes de sang...
C'était vrai, sa carrière était fichue, tout comme celle de son amie qui venait pourtant de vaincre son mal... Les rêves brisés des deux amies était des charbons dans le brasier de colère de la chamane.
-"Je vais t'accorder la grâce de te tuer... Pour la leçon que tu m’as apprise... Tu as de la chance..."
Elle écarta très grand ses bras et ils se mirent à briller plus intensément que jamais.
-"Pau-pauvre... Pauvre folle! Tu n'as pas le pouvoir... de..."
Elle replia sauvagement les bras et le silence se fit, juste un cri d'agonie se fit entendre, celui de l'élémentaire dont le cœur se désintégrait sous la morsure du zéro absolue produit par la chamane... Grâce à sa propre force...
Soudain, le noir complet se fit, Astryde sombra dans le coma.
Elle se réveilla un jour plus tard, sur une monture inconnue, le rythme du galop du destrier la berçait... Elle ne voulait pas ouvrir les yeux, elle ne voulait plus jamais parler à quiconque...
Lorsqu'elle consentit à ouvrit les yeux et à lever la tête: elle écarquilla les yeux de surprise et d'étonnement:
-'Sir... Klädh...!"
Le concerné baissa la tête et fit un sourire complice.
-"Vous n'avez vraiment aucun accent finalement... Reposez-vous pour le moment, je vous ramène à votre maitre..."
La chamane tomba à nouveau dans un profond sommeil... Dont elle ne se réveilla que plusieurs jours plus tard, son maitre penché au-dessus d'elle.
-« Réveille-toi mon enfant. Reprends tes esprits."
Elle se releva, elle se sentait bien mieux... Elle avait des liens aux poignets, des liens anti magie qui plus est...
-"Pourquoi ces liens....?"
Son maitre l'observa d'un air sévère.
-"nous y étions obligé! Dans ton sommeil, tu essayais de tout détruire autour de toi en envoyant des éclairs, en déchainant des tornades, en gelant les choses ou en les brûlant... Ta haine et ton débordement de mana incontrôlé t'ont rendu folle..."
La jeune draeneï pleura comme jamais auparavant, comme si elle devait exorciser toute les larmes de son corps... Elle ne sentait plus rien d'autre que la tristesse qui glissait en-dehors d'elle même... Elle pleurait... Son âme pleurait... Son esprit pleurait...
Elle apprit plus tard que son maitre avait eu une vision selon laquelle elle s'autodétruirait, et il avait fait appel aux services d'un paladin pour la sauver, et ce fut le sir Klädh... Le destin joue des tours parfois... Elle assista aux funérailles de son amie, ayant eu la lourde tâche d'annoncer la nouvelle à la maison de passe et à la famille... Elle avait, ce soir-là, enterré le corps, mais aussi les rêves de son amie...
La pluie était tombée drue pendant la cérémonie, quelle ironie... Son maitre avait fait le déplacement jusqu'à hurlevent pour soutenir son élève.
Elle se tourna vers lui et dit:
-"Je souhaite rester vivre à la maison de passe..."
Le rouet ne fit même pas semblant d'être choqué par cette décision.
-"Vivre sour lé vestige dé ton rêve en rouine... Né t'aporrterra que la trristesse..."
La jeune draeneï ne bougea pas d'un pouce.
-"Vous vous trompez. Je veux juste continuer pour elle, vivre à sa place, pour continuer de la faire exister dans mon cœur comme je l'avais promis à papa et maman..."
Celui-ci passa une main dans ces appendices faciaux et approuva d'un signe de la main.
-"Je suis heurreux que tu le prrenne ainsi. Soit heurreuse, et ne te laisse pas abuser."
La mine d'Astryde ne changeait toujours pas.
-"Vous parlez très bien le commun quand vous le voulez maitre..."
Celui-ci sourit et cligna des yeux.
-"Ne ferrme pas ton cœurr Astryde, tu es comme ma fille... Mais désorrmais, les éléments ne voudrront plus entendrre parler de toi... Il te laisserront en paix carr tu fus ma disciple, mais n'espèrre plus invoquer leur pouvoirr."
Elle baissa la tête.
-"Je n'ai pas besoin d'eux... Je peux tout faire par moi-même désormais... Je ne veux pas dépendre de qui que ce soit..."
Le maitre eut un sourire triste.
-"Tu as choisis ta voix. Trrès rare sont les chamans dans ton cas... Ne cherche pas à les rrencontrrer. Ouvre ta prroprre route avec ta prroprre lumière... Aprrès tout, c'est la base du chamanisme, de trrouver une autrre voie... Sois en paix ma fille."
Son vieux maitre s'en alla, disparaissant en quelques secondes grace à un sort de retour astral.
De loin, on aurait pu croire que la draeneï pleurait, mais c'était seulement les gouttes de pluie qui perlaient sur ses joues. Son regard était triste.
Elle se retourna en entendant des pas derrière elle.
-"Klädh...!"
Le paladin était en armure de cérémonie, il ne semblait pourtant pas avoir de difficultés à se mouvoir.
-"Toutes mes condoléances."
Un sourire crispé se dessina sur les lèvres de la chamane.
-"Vous me voulez? J'ai réglé toutes mes dettes et mes cas de consciences... Vous êtes le seul à ne pas avoir réclamé ce que je vous devais... Je viens vous rejoindre dans votre chambre si vous voulez... Vous aurez ce que vous me demanderez."
Le paladin haussa les épaules, comme un commerçant gobelin qui ne veut pas baisser d'avantage ses prix.
-"Ne soyez pas stupide. Je ne veux pas déflorer une jeune femme fragile, encore en deuil. De plus, vous n'y consentez pas, vous le feriez pas pure obligation pour vous débarrasser de moi. Vous ne me devez rien, ne vous en faites pas."
Astryde se retourna et envoya son poing dans la figure du paladin. Celui-ci le reçu de plein fouet, sans bouger d'un cil. Il n'afficha ni douleur ni ressentiment, juste la peine qu'il avait pour la jeune draeneï.
-"JE NE VOUS PERMET PAS!!..."
Elle tomba à genoux.
-"Je ne vous permets pas de dire que je suis faible... De plus, il est malvenu de votre part de spéculer que je sois encore vierge... Mufle... Rien que pour cet affront, je ne vous rendrais pas votre or... Et je vous interdit de ruiner mes projets..."
Klädh avança vers Astryde et l'aida à se relever, puis il posa une main rassurante sur son épaule.
-"Ne vous angoissez pas... Je ne ferais pas fermer la maison de passe. Je suis celui qui la protège depuis longtemps. Je suis un homme, j'ai mes faiblesses, mais la faiblesse n'a jamais obscurcie le chemin de la vertu. C'est valable aussi pour vous ma demoiselle... Ne laissez pas vos erreurs ou vos tristesses piétiner votre avenir.
Cette maison est bien plus qu'un repaire pour femmes faciles... Elle offre aussi un toit et une matriarche chaleureuse à celles qui n'ont plus rien et qui désirent gagner leur vie...
C'est ma façon d'apporter la lumière dans le cœur de…"
N'ayant pas le temps de finir, le paladin se pris un autre coup de poing. Plus violent celui-ci.
-"Ne me faites pas la morale... Je suis cent fois plus sage que vous... Comment... Comment un pervers de votre espèce peut-il être aussi intelligent et gentil...?"
Le paladin s'en alla sans mot dire, laissant la draeneï seule sous la pluie.
La matriarche apparut alors et protégea Astryde sous un grand bout de toile cirée qu'elle tenait au bout d'une canne.
Elle dit à la chamane en s'accroupissant près d'elle:
-"C'est une invention gnome, un parapluie..."
Silence... La draeneï, à genoux dans la boue, ne dit rien.
"Emily était heureuse avec toi. Et même si elle est morte tôt, elle a était plus heureuse pendant ses quelques semaines avec toi que pendant toute ses années à la maison de passe... Et n'en veux pas à Klädh d'être aussi impertinent."
Astryde leva les yeux, ils étaient plein de détresse.
-"Comment pouvez-vous savoir tout cela? Ne me mentez pas comme à une enfant! Je ne suis pas... Faible.
Comment connaissez-vous ce paladin lubrique?..."
La matriarche tint la chamane par le bras et la força à se lever.
-"Je connais le cœur et les rêves de mes "employées", car elles ont confiance en moi et me parlent... Et cela m'est d'autant plus facile que je fus prêtresse autrefois. C'est de la que je connais sir Klädh, qui finança la construction de la maison."
Astryde eut un rire nerveux.
-"Vous m'en direz tant... C'est risible... Je devrais rire... Comme rirait Emily si elle était la... Je vais rentrer à la maison, partez devant s'il vous plait..."
Et pendant un certain temps, la jeune femme resta sous la pluie, avec un rire mêlé de pleurs... Une étrange symphonie froide-chaude qui marquait surement le début d'un nouveau départ dans la vie d'Astryde.
Sujet: Les Infortunes de la belle Astryde 
Lun 13 Juin - 19:09
